Sous l'emprise d'un manipulateur ?
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Se justifier. Voila une erreur courante chez les personnes qui ne réussissent pas à s’affirmer. Quelqu’un vous fait un reproche… alors vous vous sentez obligé de vous justifier. Un ami vous propose de sortir ce soir; vous n’en avez pas envie… alors vous vous sentez obligé de vous justifier. Vous avez une course à faire ce soir en sortant du travail; vous arriverez assez tard chez vous; vous aimeriez que pour une fois votre conjoint prépare à manger… alors vous vous sentez obligé de vous justifier. Ne vous justifiez pas si vous êtes dans une de ces situations ! Pourquoi ? Et comment éviter de se justifier ?
Si vous vous justifiez, vous prenez 3 grands risques. Vous prenez le risque de transmettre un message qui n’est pas clair. Vous prenez le risque de donner des arguments à l’autre. Et enfin vous prenez le risque de donner le bâton pour vous faire battre. Démonstration :
Mireille invite Laurence à dîner ce soir. Laurence n’a pas envie.
– Salut Laurence, je mange avec Alain et Jean-François ce soir. Tu n’as qu’à venir avec nous ! On passera te prendre à 19h.
– Euh… Aujourd’hui je risque de sortir tard du travail… Je ne serai pas encore sortie quand vous passerez me prendre. J’ai beaucoup de travail tu sais. Je ne sortirai peut-être qu’à 20h30. Il vaudrait mieux que vous ne comptiez pas sur moi.
– Oh ! Mais ne t’en fais pas ! Dans ce cas, les garçons et moi on prendra d’abord un verre chez moi. Quand tu es prête, tu nous passes un coup de fil, et on passe te prendre pour aller ensemble au resto ! De toute façon, ils servent tard là où on va.
Dans cet exemple, Laurence cherche un prétexte pour refuser l’invitation de Mireille. Elle se justifie en expliquant qu’elle ne sera pas prête à l’heure. Le message de Laurence n’est pas clair. Et Mireille croit que le refus de Laurence est simplement lié à l’horaire… Parce qu’elle s’est justifiée, Mireille va devoir passer une soirée dont elle n’a pas envie…
Prenons un autre exemple. Charlotte et son ami David sont en ville. Ce soir ils sont invités chez des amis. Charlotte ne veut pas venir les mains vides et décide donc d’acheter un petit cadeau. David, qui est pingre, veut l’en dissuader.
– David, je vais leur acheter un petit cadeau
– Pour quoi faire ? Ils ont déjà tout ce qu’il leur faut chez eux.
– C’est la politesse. Je pense que ça fait toujours plaisir de recevoir un bouquet de fleurs ou une boîte de chocolats.
– Des fleurs ? Guillaume en offre tous les jours à Stéphanie. Et les chocolats de la Rue Principale ne sont pas très bons.
– Ecoute, ce n’est pas grave. Ils sont tellement gentils avec nous. La dernière fois ils nous ont offert une bouteille de vin.
– La bouteille de vin ne leur a rien coûté : le père de Guillaume est vigneron.
Ici Charlotte tente désespérément de trouver des raisons pour offrir un cadeau. Chacune de ses justifications est un argument que David peut utiliser pour décourager Charlotte.
Georges entre dans une boutique. Le vendeur propose un T-shirt à Georges. Le T-shirt ne plait pas à Georges. Mais le vendeur insiste :
– Monsieur, ce T-shirt vous va très bien !
– Je ne suis pas sûr. Je trouve que la couleur ne va pas avec mon teint.
– Pas du tout, croyez moi, il vous va à merveille. Avec votre teint, c’est justement du vert qu’il faut porter.
– Je sais pas… et ces carreaux, je trouve ça démodé.
– Monsieur, je vois que vous voulez être fashion. Alors sachez que c’est la grande mode cet été ! Vous ne trouverez pas plus à la mode que ces carreaux.
– Il est un peu moulant. Je ne sais pas si ma copine va aimer.
– Moulant, c’est ce qui plaît aux filles ! Ca met en valeur votre buste. Vous avez un buste musclé, il faut le mettre en valeur !
– Oui mais je trouve que ce T-shirt gratte.
– C’est du 100% coton. Vous ne trouverez pas plus confortable que ce T-shirt.
Dans cet exemple caricatural, Georges cherche des prétextes pour ne pas acheter le T-shirt. Au lieu de dire qu’il ne l’aime pas et de s’affirmer, Georges tente de trouver des excuses. Mais le vendeur retourne chacun des arguments de Georges contre lui.
Stéphane est arrêté par l’agent de police pour excès de vitesse.
– Monsieur, vous rouliez à 110km/h au lieu de 90km/h
– Ecoutez, Monsieur l’agent, je n’ai pas fait exprès. Je n’ai pas pu voir le panneau de limitation, parce que j’étais en train d’envoyer un SMS…
Dans cet exemple extrême, Stéphane donne le bâton pour se faire battre. Au lieu d’accepter le reproche qui lui est fait, il essaye désespérément de se justifier, et s’enfonce encore plus.
Retenez bien qu’il est essentiel de reconnaître rapidement ses torts si on veut s’affirmer. Excusez-vous, au lieu de chercher des excuses. J’en parlerai dans un prochain article.
Dans cet article, nous avons vu comment il est important de ne pas se justifier. Il existe des techniques pour s’affirmer et ne pas succomber à la justification. L’une des ces techniques s’appelle le disque rayé. J’en parle dans l’article-ci : Les 3 clés pour maîtiser la technique du disque rayé .
lerad écrit :
Très bon article trop se justifier nous entraine dans un cercle vicieux quand il s’agit d’un reproche ou d’une invitation . Ne pensez vous pas en revanche que lorsqu’il s’agit d’une demande de notre part la justification soit nécessaire ?
Rémi écrit :
Bonjour,
Quand on fait une demande, on peut effectivement expliquer cette demande. Elle sera accueillie plus facilement si notre interlocuteur en comprend la raison, en effet. Mais notre explication doit rester courte. Autrement, c’est qu’on commence à se justifier.
Comparez:
« Chef, je souhaite sortir plus tôt ce soir. J’ai un rendez-vous important. » (explication)
à :
« Chef, est-ce que je pourrais éventuellement sortir un peu plus tôt ce soir ? La voiture de ma femme est en panne, et je dois passer la chercher pour l’emmener chez le médecin. Elle doit passer une échographie. C’est important vous savez, elle a régulièrement mal au ventre. Elle ne veut pas aller au cabinet près de son travail, elle n’aime pas l’ambiance. Et les lignes de bus ne passent pas devant le cabinet où je dois l’emmener… Alors ? Vous êtes d’accord, chef ? » (explications trop longues, justification)
lerad écrit :
Exact! , je me souviens avoir demandé à mon medecin de passer avant les autres gens parce que mon bébé avait de la fièvre, il à accepté et une arrivé dans son bureau j’ai commencé à me justifier .
Alors j’ai senti qu’il avait tendance à prendre un ton plus hautin et j’ai fait le rapport avec le fait que j’était en train de me justifier merci Remi pour la nuance!
Marc écrit :
Dans certains cas je pense qu’il est nécessaire d’apporter une explication. Par exemple dans le cas de Mireille, si elle avait décliné en disant « merci pour l’invitation mais je ne vais pas venir car je n’en ai pas envie », elle aurait pris le risque de voir ses interlocuteurs (à priori des amis) interpréter à tort son message : « elle n’a pas envie de nous voir », « elle n’aime pas passer du temps avec nous » ou encore « elle est probablement fâchée contre nous ».
En revanche Mireille pourrait dire « merci pour l’invitation mais je ne viendrai pas car je suis fatiguée ce soir, j’ai besoin de me reposer ».
Il s’agit d’une justification sincère et socialement recevable, sur laquelle ses interlocuteurs ne peuvent pas rebondir par une contre-argumentation.
Qu’en pensez-vous?
Christine écrit :
C’est très simple, se justifier signifie tout simplement que nous considérons que l’autre a autorité sur nous, que nous lui avons cédé notre pouvoir, que nous accordons plus de valeur a son opinion qu’a la notre et que nous l’autorisons a nous juger, a juger nos choix, ainsi qu’a s’opposer a notre volonté.
Remi écrit :
En effet Christine !
Quand nous nous justifions, nous donnons à l’autre des éléments pour qu’il puisse juger LUI-MEME qu’on a « bien agi ».
Cela veut donc dire que nous lui cédons le POUVOIR de juger ce que nous faisons (et sommes)… au lieu de rester notre PROPRE juge (juge de ce que nous faisons et sommes).
Stéphane M. écrit :
Parfois il est bien de se justifier pour ne pas paraître froid, distant ou désagréable et moi ça me permets d’assumer sans faire des cachotteries ou secrets d’états pour rien.