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Dans l’article qui suit je vais vous donner les 4 besoins psychologiques qui sont à l’origine de 90% des conflits. Dès qu’un de ces besoins est bafoué, un conflit arrive à coup sûr…
Est-ce que ces situations vous rappellent quelque chose ?
Jean est très pris par son travail et gagne bien sa vie. Du coup sa femme Véronique a quitté son emploi et se consacre au foyer : c’est elle qui cuisine, qui lave le linge, qui le repasse, qui nettoie la maison, qui fait faire leurs devoirs aux enfants, etc.
Jean ne félicite et ne remercie jamais sa femme pour les efforts qu’elle fait. Pour lui, « c’est normal ».
Au contraire, il a plutôt tendance à critiquer le travail de Véronique, et à minimiser les efforts qu’elle fait dans la maison. Jean et Véronique se disputent souvent à ce sujet… Quel besoin psychologique se cache derrière leurs conflits ?
C’est ce que nous allons voir tout de suite…
Juste avant, je vous donne trois autres situations qui vous parleront peut-être elles aussi :
- -> Si Fulya achète quelque chose sans en parler d’abord à son mari, celui-ci se met en colère. Et c’est le conflit. A chaque fois cela dégénère en dispute…
- -> Andreas n’ose plus rien dire à son collègue Mathias. Il suffit d’une parole maladroite pour que Mathias se froisse… Et c’est le conflit… Soit Mathias fait la tête, soit il répond avec agressivité…
- -> Le mari de Geneviève, Julien, a dit haut et fort qu’il voterait pour M. MACHIN aux prochaines élections municipales…En cherchant à comprendre les motivations de son mari, Geneviève découvre que l’argument qui a convaincu son mari, c’est la promesse de rénover le stade de foot, faite selon son mari par le candidat MACHIN.Or il se trouve que son mari, écoutant les racontars du village, a mal compris… Le candidat MACHIN ne compte pas du tout rénover le stade de foot, mais aimerait y construire une maison de retraite…Même après que Geneviève lui ait apporté les preuves de sa méprise, Julien ne change pas d’avis : il votera pour M. MACHIN…La discussion dégénère alors quand Geneviève insiste… Et c’est le conflit…
Dale Carnegie a écrit :
« Le meilleur moyen de triompher dans une querelle, c’est de l’éviter. »
Le but de cet article, c’est justement de vous aider à comprendre les querelles, et donc à les éviter…
Je dis bien « éviter les querelles », et pas « éviter les conflits ».
Car je vois une différence fondamentale entre les deux.
Un conflit, c’est simplement une opposition de sentiments, d’opinions, ou d’intérêts. Un conflit peut donc être sain… Et vous ne réussirez jamais à les éviter tous. Par contre vous pourrez éviter qu’il ne se transforme en querelles…
Les querelles sont par nature malsaines : ce sont des disputes mêlées d’aigreur et d’animosité.
Or pour éviter les querelles, je pense que nous devons commencer par comprendre les autres personnes, et nous comprendre nous-mêmes :
Si nous comprenons l’origine exacte d’un conflit, alors nous pouvons désamorcer la querelle et traiter le conflit de façon saine et constructive.
Alors voyons tout de suite comment les conflits naissent :
Comme je l’ai dit, nous avons quatre besoins psychologiques fondamentaux qui, quand ils sont bafoués, entraînent AUTOMATIQUEMENT un conflit…
Ici je parle de « conflit interpersonnel », c’est-à-dire de conflit entre plusieurs individus.
Commençons par le premier de ces quatre besoins psychologiques fondamentaux :
Origine des conflits : le besoin d’être considéré et traité comme un individu
Le premier de ces quatre besoins psychologiques, c’est le besoin d’être considéré et traité comme un individu.
En effet, nous aimons nous entendre dire que nous avons bien fait et bien travaillé ; nous aimons que les autres accordent de la valeur à ce que nous pensons, à ce que nous disons, à ce que nous faisons…
Nous voulons être reconnus : nous voulons que les autres reconnaissent notre valeur, et qu’ils reconnaissent la valeur de ce que nous disons, de ce que nous faisons… en bref, de ce que nous apportons…
Nous voulons que tout cela soit pris en considération… et quand c’est la cas, alors nous nous sentons stimulés et motivés pour continuer à apporter plus.
Mais au contraire, si nous ne ressentons pas la reconnaissance dont nous avons besoin, si nous nous sentons sous-estimés ou utilisés, si nos efforts sont pris pour acquis, alors notre besoin d’être considérés est bafoué… Nous avons alors une réaction de peur et de colère…
Voilà une des quatre grandes origines des conflits entre plusieurs individus…
Voyons la suivante :
Origine des conflits : le besoin d’avoir le contrôle
Un autre besoin à l’origine des conflits, c’est le besoin d’avoir le contrôle.
Ce besoin ne concerne pas toutes les personnes de la même façon. On le retrouve surtout chez les personnes qui manquent d’assurance.
C’est chez les personnes qui manquent d’assurance que le besoin d’avoir le contrôle est le plus fort.
A l’inverse, plus nous sommes sûrs de nous, moins nous avons besoin de contrôler les autres.
Si nos comportements donnent à l’autre l’impression qu’il perd le contrôle, alors il se sentira « en danger », et cela entraînera un conflit…
Origine des conflits : le besoin d’estime de soi
Une troisième origine à nos conflits, c’est notre besoin d’estime de soi.
L’estime de soi, la confiance en soi, et la réalisation de soi sont liées.
Si vous avez confiance en vous, alors vous saurez faire face à tous les types de situations.
En revanche, quand une personne manque de confiance en elle, elle risque de réagir à une situation, au lieu d’y répondre. Et ce sera le conflit…
« Réagir à un problème », c’est un réflexe négatif qui est souvent inadapté à la situation. La « réaction » entraîne un conflit (et aggrave la situation).
Tandis que « Répondre à un problème », c’est avoir un comportement positif qui vise à trouver une solution. La « réponse » est un comportement maîtrisé qui permet de régler le problème.
Venons-en au dernier des quatre besoins, c’est le besoin d’être cohérent :
Origine des conflits : le besoin d’être cohérent
Les études ont montré que notre esprit ne supporte pas la contradiction. Nous avons tous un besoin énorme de rester cohérents.
Ce besoin est d’ailleurs exploité par de nombreuses manipulations.
Un exemple simple pour comprendre ce besoin de cohérence, c’est cette étude qui a été réalisée aux États-Unis :
Dans un premier temps, une personne arrêtait les passants pour leur demander une pièce.
Dans un second temps, cette personne arrêtait les passants, leur demandait l’heure, et seulement après leur demandait une pièce.
C’est dans la deuxième « stratégie » que la personne a obtenu les meilleurs résultats. Et cela s’explique pas le besoin de cohérence des passants :
Quand on demandait l’heure aux passants, cela ne leur coûtait pas grand-chose. Un regard sur leur montre, puis trois mots. Il leur suffisait d’être aimable et de rendre ce petit service. Les passants entraient alors dans une « logique d’amabilité » :
Quand ensuite on leur demandait une pièce, les passants ressentaient le besoin de rester cohérents. Comme il s’étaient montrés aimables et serviables auparavant, ils voulaient le rester, et donnaient alors une pièce plus facilement…
Malheureusement ce besoin de cohérence est aussi à l’origine de conflits :
Une fois que nous avons pris une position marquée, nous avons du mal à revenir en arrière et à admettre nos torts. La raison est simple :
Nous voulons rester cohérents… car changer d’avis ce serait reconnaître qu’on eu tort, et ce serait donc perdre la face.
Et voilà pourquoi certaines personnes s’enfoncent dans le conflit, même si les preuves parlent contre elles…
Il est souvent difficile (et désagréable) de reconnaître ses torts…
Dans la fiche ci-dessous vous trouverez les quatre types de RÉACTION que nous avons lorsqu’un de ces quatre BESOINS est bafoué.
J’en parlerai aussi dans un prochain article.
Pour recevoir par e-mail la fiche qui résume cet article (et qui liste nos quatre types de réaction en cas de conflit), complétez ce formulaire :
Thierry écrit :
Merci, article très intéressant.