Savez-vous vous affirmer ?
Mesurez votre affirmation de soi : Faites le test de Rathus
S’affirmer, c’est se faire respecter. Donc quand vous voulez vous affirmer, vous devez tôt où tard exprimer votre point de vue. Mais savoir s’affirmer, c’est aussi savoir respecter les autres. Et c’est là que nous commettons parfois des erreurs… Je vous explique :
Si aujourd’hui vous n’osez pas vous affirmer par peur du conflit, alors cet article va vous intéresser. En effet, votre peur du conflit est peut-être due à un manque de savoir-faire : vous ne savez pas comment donner votre opinion sans que cela dégénère… vous avez peur de blesser l’autre, vous avez peur d’être mal compris, vous avez peur qu’il n’écoute pas votre besoin et votre demande.
Pour illustrer cet article, je vais prendre un exemple. Et à travers cet exemple je vous parlerai des 4 éléments que vous devez prendre en compte si vous voulez donner votre avis sans risquer de voir la conversation évoluer vers une dispute.
Assan rentre du travail après une réunion difficile avec un client. Sa femme lui tombe dessus et lui dit : « Tu as encore laissé tes chaussures traîner devant l’entrée. Avec toi c’est toujours comme ça, tu ne fais aucun effort ici. Tu sais, tu n’es pas tout seul à vivre ici ! Au fait, tu as intérêt à passer la tondeuse… combien de fois je vais devoir te le demander encore ? »
Comment réagiriez-vous si vous étiez Assan ? Vous sentiriez vous agressé ? Qu’auriez-vous envie de répondre ? Et comment ? Rappelez-vous votre après-midi difficile avec ce client mécontent…
Il y a de fortes chances que vous réagissiez de façon excessive, et avec énervement…
Et au lieu de pouvoir passer les 15 prochaines minutes à vous détendre pour ensuite tenir votre promesse, vous pourriez bien passer ces 15 minutes, et les 45 suivantes, à vous disputer avec votre femme. Ce n’est pas comme ça que la pelouse sera tondue…
Alors ? Comment la femme d’Assan aurait-elle pu s’exprimer ? Et comment conseillerais-je à Assan de réagir ?
Voici la réponse : la femme d’Assan aurait pu s’exprimer en respectant les 4 stades de la communication non violente.
Et voici ces 4 stades :
Communication non violente : l’observation
La première étape de la communication non violente consiste à observer les FAITS de façon OBJECTIVE.
Car nous avons une tendance naturelle à voir les choses à travers un prisme. Et ce prisme déforme la réalité. Comment ?
Nous généralisons (« souvent »,« toujours »), nous exagérons (tout est noir ou blanc par exemple), nous jugeons, nous cherchons à prouver nos préjugés, nous nions notre responsabilité…
J’ai déjà parlé de cela dans ces 2 articles :
- Comment formuler une critique constructive : la méthode DESC
- 4 erreurs de communication : S’affirmer, c’est communiquer sans violence
Communication non violente : nos sentiments et nos émotions
La deuxième étape de la communication non violente consiste à observer nos sentiments et nos émotions, et à les exprimer.
A travers notre éducation nous avons parfois appris à taire nos émotions : « Ce n’est pas bien d’être en colère. », « Un grand garçon ne pleure pas. », « On va voir Dorothée en concert, mais du calme ! », etc.
De toutes ces phrases nous avons tiré cette fausse conclusion : « Je n’ai pas le droit de montrer ce que je ressens. » Ce qui est une erreur !
Au contraire, le meilleur moyen d’être compris par les autres, c’est justement de leur faire part de nos émotions : « Je suis content quand tu… », « Je suis en colère parce que… », « Je suis triste de… »
Pour vous aider à mettre des mots sur vos émotions, lisez cet article : Nos 4 émotions fondamentales.
Communication non violente : nos besoins
En communication non violente, la troisième étape, c’est de prendre conscience de nos besoins et d’exprimer ceux-ci.
Si nous n’avons pas conscience de nos besoins, nous souffrons peut-être de la façon suivante :
- Nous avons du mal à faire des choix qui nous engagent personnellement. Nous comptons plus sur le destin pour choisir à notre place. Ou bien sur les autres personnes…
- Nous prenons nos décisions en fonction du regard des autres…
- Nous agissons en fonction du besoin des autres ; nous nous attendons à ce que les autres fassent de même ; et quand nos besoins ne sont pas satisfaits nous remettons la faute sur les autres…
- etc.
Et quand nous avons conscience de nos besoins, faute de voir ceux-ci pris en considération par les autres, nous finissons par imposer notre volonté…
Ici, l’idée, c’est donc de faire comprendre notre besoin à l’autre.
Communication non violente : notre demande
Enfin, la quatrième et dernière étape de la communication non violente consiste à formuler une demande concrète.
L’idée, c’est d’arrêter d’attendre que l’autre devine ce qu’on veut : après avoir exprimé notre besoin, nous lui disons ce que nous attendons CONCRETEMENT de lui.
En résumé, la communication non violente se compose de ces 4 éléments :
- Observation
- Sentiments et émotions
- Besoins
- Demande
La femme d’Assan pourrait donc reformuler sa demande en respectant ces 4 stades. En faisant cela elle multipliera les chances de voir son mari réaliser son souhait.
De son côté, Assan peut aider sa femme à formuler sa demande autrement. Il peut l’interroger de façon à découvrir quels sont ses émotions (« Tu veux dire que tu te sens en colère parce que… ? »), quels sont ses besoins (« Est-ce que tu aimerais avoir plus de temps libre ? », « Tu aimerais vivre dans une maison bien rangée ? »), et ses demandes (« Tu aimerais que je t’aide plus à la maison ? »), etc.
Retrouvez tout de suite la fiche mémo de cet article.
DANS CETTE FICHE vous trouverez la DEMANDE de la femme d’Assan, REFORMULÉE selon les principes de la communication non violente.
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Marie-Christine écrit :
Merci infiniment Rémi pour tous ces partages, tous plus intéressants les uns que les autres et forts bien détaillés.
Formatrice-consultante en communication, relations humaines et développement des potentiels humains, j’ai découvert votre site récemment en recherchant le test de Rathus, légèrement différent du test d’assertivité que j’utilise déjà depuis plusieurs années.
J’apprécie la manière simple et efficace avec laquelle vous abordez tous ces différents sujets. Aussi, si vous le voulez bien, je vais me permettre de donner les références de votre site à différentes personnes auprès desquelles j’interviens et pour lesquelles vos apports pourront se montrer très utiles.
C’est avec plaisir que j’échangerais davantage avec vous…
Bien sincèrement,
Marie-Christine.
Remi écrit :
Merci Marie-Christine pour votre message 🙂
Et merci de participer à faire connaître mon site et mon travail 🙂
A bientôt,
Rémi