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Dans les lignes qui suivent je vais vous présenter les facteurs qui augmentent l’effet Pygmalion…
Comme je le disais dans les articles précédents, quand nous souhaitons créer un climat de confiance, dans lequel chacun s’exprime, respecte l’autre, et s’épanouit, nous devons commencer par faire nous-mêmes confiance aux autres, et par CROIRE en eux…
Et comme le disait le magnat de l’acier Charles Schwab, « C’est en encourageant l’individu qu’on révèle et développe ses meilleurs dons. »
Si nous ne croyons pas en les autres personnes, nous risquons par notre propre comportement de modifier le comportement de ces personnes… Ce qui au final pourrait donner raison à notre idée de départ, « ne pas leur faire confiance »
Voici une illustration évidente… Si vous vous attendez à ce que l’autre réagisse de façon agressive à votre remarque, vous allez peut-être formuler vous-même votre remarque de façon agressive… ce qui conduira automatiquement à une réaction agressive, comme vous le craigniez…
En revanche, si vous vous attendez à ce que l’autre vous écoute et tienne compte de votre remarque, alors vous allez peut-être lui parler avec le sourire et exprimer calmement votre besoin. Dans ce cas, l’autre personne vous écoutera plus facilement et acceptera certainement de tenir compte de votre remarque, parce que vous avez fait celle-ci avec respect…
Dans ces deux situations opposées, la prophétie (ce que vous pensiez) s’est réalisée automatiquement… On parle de « prophétie auto-réalisatrice »…
Bien sûr, ce n’est pas toujours le cas. Parfois la personne en face de nous risque de nous répondre avec agressivité alors que nous nous sommes montrés calmes et respectueux…
Quelle est donc la part d’influence de nos attentes ? Dans quelles proportions risquons-nous d’influencer les autres, juste parce que nous nous attendons à ce qu’ils réagissent d’une certaine façon.
C’est ce que nous allons voir tout de suite…
Pour cela nous regarderons les études qui ont été faites sur l’effet Pygmalion et les prophéties auto-réalisatrices dans le domaine scolaire…
Nous verrons les facteurs qui augmentent l’influence que les enseignants ont sur leur élèves.
Mais auparavant, voyons l’importance de cette influence…
Cette influence est-elle véritable, d’ailleurs ?
Effet Pygmalion et attentes de l’enseignant: l’influence est-elle véritable ?
D’après l’effet Pygmalion, la performance FINALE d’un élève correspond fortement aux attentes INITIALES de son enseignant…
Or, comme je l’ai dit dans un des articles précédents, l’enseignant utilise deux types d’indices pour former ses attentes : les indices fiables, et les indices moins fiables…
Les indices fiables, ce sont par exemple les résultats antérieurs de l’élève, ses résultats à des tests ou aux premiers contrôles, ou encore la motivation qu’il montre en classe.
Comme ces indices sont « fiables », par définition, il est tout à fait logique et naturel que l’élève ait la performance attendue par son enseignant…
Autrement dit, si les attentes de l’enseignant sont en phase avec la performance de l’élève, ce n’est pas forcément parce que ses attentes influencent cette performance… c’est peut-être tout simplement parce que ses attentes sont justes…
C’est un peu comme pour un thermomètre. Ce n’est pas PARCE QUE un thermomètre indique 40°C qu’il fait chaud… S’il fait chaud, c’est pour une AUTRE raison…
Autrement dit, quand un thermomètre indique 40°C, ce n’est pas ce thermomètre qui a réchauffé la pièce, bien évidemment… Le thermomètre, lui, se contente juste d’indiquer la température, et comme il est précis il y a une étroite relation entre la température réelle et ce qu’il affiche…
De même, dans le cas d’un enseignant, en contexte naturel, si un élève confirme les attentes de son enseignant, ce n’est pas forcément parce que ses attentes ont influencé le comportement de l’élève, mais tout simplement parce que ses attentes sont le reflet exact de ce dont l’élève est capable…
Autrement dit, les attentes de l’enseignant n’auraient pas de véritable influence… C’est juste que l’enseignant serait capable de repérer très tôt et de façon assez exacte les élèves prometteurs, et ceux qui auront plus de mal…
Alors pourquoi j’ai écrit tous ces articles si finalement il n’y a pas d’influence ?
Parce que L’INFLUENCE EXISTE quand-même bel et bien ! Simplement, cette influence est LIMITÉE…
Plusieurs études ont mesuré le poids de l’effet Pygmalion :
Pour donner un résultat compréhensible, disons que d’après une étude de 1983 (Brophy), les prophéties auto-réalisatrices expliquent environ 5 à 10 % de la variance de la réussite des élèves.
On peut donc conclure de ces mesures que, de façon générale, les attentes d’un enseignant ne sont pas « fortement » déterminantes dans la réussite ou l’échec de ses élèves.
Toutefois, 5% à 10% de variation dans la réussite d’un élève, ce n’est pas rien… L’influence est donc bien réelle, et significative.
« Une influence ni déterminante, ni insignifiante », voilà pour le cas général.
Le problème, c’est que ces résultats sont des résultats moyens.
Dans la réalité, il peut exister des cas dans lesquels cette influence va « s’emballer ».
Si je reprends la métaphore de la température, ce n’est parce que dans la plupart des foyers français la température est voisine de 21°C en hiver, qu’il n’y a pas certains foyers qui souffrent particulièrement du froid de l’hiver…
Pensons aux personnes qui souffrent d’un logement mal isolé ou/et qui n’ont pas les moyens de se chauffer confortablement. Ce sont des circonstances particulières… dans lesquelles l’hiver a une plus forte influence sur la vie de ces personnes.
C’est pareil avec l’effet Pygmalion : il existe des facteurs qui peuvent augmenter l’influence des attentes de l’enseignant…
Voyons ces facteurs tout de suite…
Quels sont les facteurs qui font varier l’effet Pygmalion ?
On peut classer les facteurs de l’effet Pygmalion en TROIS grandes catégories.
D’abord l’effet Pygmalion peut varier en fonction des élèves… Certains élèves sont particulièrement sensibles à l’effet… Leur sensibilité à l’effet peut dépendre de leur âge, de leurs antécédents scolaires, ou encore de leur origine ethnique ou sociale… Mais pour l’instant les débats sont encore ouverts à ce sujet…
Ensuite, l’effet peut varier en fonction de l’enseignant… Certains enseignants auraient plus tendance à provoquer cet effet…
Enfin, l’effet varie en fonction de certains contextes, par exemple la taille de la classe ou la matière enseignée. Les regroupements par niveau peuvent aussi amplifier cet effet…
D’ailleurs, cet effet est-il le même pour les « attentes positives » et les « attentes négatives » ?
Les attentes positives sont les attentes qui entraînent une augmentation des performances de l’élève, tandis que les attentes négatives sont les attentes qui entraînent une baisse de ses performances…
D’après les recherches, les attentes négatives auraient plus de conséquences que les attentes positives. Autrement dit, à travers les prophéties auto-réalisatrices, il y aurait plus d’effets néfastes que d’effets bénéfiques...
Si nous rapportons ce constat aux relations en général, nous pouvons alors émettre cette hypothèse :
A partir de nos attentes, il serait plus facile de créer un climat d’affrontement entre les gens que de créer un climat favorable à l’entente…
Ce n’est qu’une hypothèse, et vous aurez peut-être envie de réagir à cette remarque… Dans ce cas laissez un commentaire ci-dessous !
Juste avant, téléchargez la fiche de synthèse dans laquelle je résume les infos à retenir sur l’effet Pygmalion.
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