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Dans les lignes suivantes je vais vous donner les 3 étapes de l’effet Pygmalion.
Comme je le disais dans mon dernier article, ce que les gens attendent de nous peut influencer nos résultats.
Et inversement, ce que nous-mêmes attendons des autres peut influencer leurs résultats. C’est ce qu’on appelle l’effet Pygmalion.
Plusieurs études ont étudié ce phénomène à l’école : les attentes d’un enseignant pourraient influencer les résultats de ses élèves.
Si je parle de l’effet Pygmalion sur mon site, c’est parce que selon moi ce phénomène joue un rôle dans les relations assertives.
Ce que j’appelle « relations assertives », ce sont des relations où chacun s’exprime et respecte l’autre. Pour plus d’infos sur le lien entre effet Pygmalion et relations assertives, voyez mon précédent article : L’effet Pygmalion : Ce que les autres pensent de vous influence vos propres comportements (et réciproquement)
Les études sur l’effet Pygmalion portent sur des enseignants et leurs élèves. Mais je pense que cet effet se retrouve dans bien d’autres contextes : en entreprise, en famille, etc.
Voyons tout de suite comment l’effet Pygmalion se produit :
Comment se produit l’effet Pygmalion ?
Et pour comprendre comment l’effet Pygmalion se produit, voyons d’abord ses conséquences…
L’effet Pygmalion a deux types de conséquences.
Il y a les conséquences « réelles » mais aussi les conséquences « perceptives » :
D’une part, l’effet Pygmalion peut venir confirmer les attentes de l’enseignant au niveau du comportement réel de l’élève. Autrement dit, les performances de l’élève (par exemple) vont RÉELLEMENT augmenter et cela pourra se mesurer concrètement et objectivement !
D’autre part, l’effet Pygmalion peut venir confirmer les attentes de l’enseignant dans l’esprit de celui-ci. Autrement dit, l’enseignant se fiera à ses impressions, et celles-ci lui confirmeront ce qu’il pensait au départ… C’est pour cela que j’ai parlé de conséquences « perceptives ».
C’est dans le cas des conséquences réelles que l’effet Pygmalion se produit en 3 étapes. Et ce sont ces 3 étapes que je vais détailler ci-dessous…
Les conséquences perceptives, je les aborderai dans un article suivant.
Voyons tout de suite les 3 étapes de l’effet Pygmalion (cas d’une confirmation au niveau du comportement RÉEL).
Juste avant, j’aimerais rappeler que je m’efforce de simplifier les choses afin d’écrire des articles faciles à comprendre. Mais « simplifications » rime avec « imprécisions ».
Mon but, c’est que chacun comprenne l’effet Pygmalion dans les grandes lignes, sans avoir besoin de se plonger dans les travaux des experts. Si vous trouvez mes explications approximatives, alors tournez-vous directement vers les travaux des chercheurs.
Je rappelle aussi, juste avant de continuer, que si les chercheurs sont d’accord pour dire que l’effet Pygmalion existe bel et bien, il semblerait aussi que celui-ci ait une influence limitée (5 à 10%) sur les résultats des élèves. Ce n’est donc pas énorme… mais ce n’est pas négligeable non plus…
Effet Pygmalion : Comment les attentes d’un enseignant transforment le comportement et les résultats réels de l’élève ?
Je vous donne tout de suite la liste des 3 étapes dont je parlais plus haut. Et juste après j’expliquerai un peu plus chaque étape.
Voici donc les 3 étapes principales sur lesquelles la plupart des chercheurs sont d’accord :
- 1ère étape : Formation d’attentes différenciées : L’enseignant forme des attentes sur ses élèves. Cette étape se produit relativement tôt dans l’année (par exemples dès les premiers jours ou semaines). Ces attentes sont DIFFÉRENTES d’un élève à l’autre.
- 2ème étape : Traitement particulier des élèves : Suite aux attentes formées à la 1ère étape, l’enseignant se comporte différemment selon les élèves ; cela est vrai en terme de « quantité » et en terme de « qualité » de l’enseignement. En gros, les tâches demandées ne sont pas les mêmes. Idem pour les « feedback » et le soutien affectif de l’enseignant. J’expliquerai tout ça un peu plus loin.
- 3ème étape : Conséquences sur les élèves : Les élèves ressentent que l’enseignant les traite différemment, leurs comportements et leurs résultats scolaires changent et tendent à confirmer les attentes que l’enseignant avait formées à l’origine, à l’étape 1. Il peut se produire alors une « boucle de rétroaction »… c’est-à-dire qu’en observant ces conséquences, l’enseignant va voir que ses attentes sont effectivement confirmées, et va donc renforcer ses attentes (il y croira encore plus, et va accentuer son comportement dans ce sens, etc.)
Ces 3 étapes sont donc les étapes nécessaires à l’effet Pygmalion. Pour que l’effet Pygmalion se réalise, il faut que chacune de ces étapes existe. Si l’une d’elle manque, il n’y aura pas d’effet Pygmalion.
On va voir tout de suite comment se créent les attentes de l’enseignant. C’est l’étape 1.
Juste après je vous donnerai des infos sur les deux autres étapes, la 2 et la 3 :
Effet Pygmalion : Comment les attentes de l’enseignant se forment ?
Comme je viens de le dire, l’effet Pygmalion commence par une attente formée assez tôt dans l’année par l’enseignant. C’est-à-dire que l’enseignant perçoit les élèves d’une certaine façon et s’attend à ce que ceux-ci se comportent d’une certaine façon.
Voici à quoi les attentes de l’enseignant peuvent ressembler :
- Elles peuvent être positives ou négatives…
- Elles peuvent être spécifiques à un élève, ou bien communes à un ensemble d’élèves (un groupe d’élèves, ou même la classe entière)…
- Elles peuvent concerner les compétences et les performances de l’élève, ou bien certaines de ses caractéristiques scolaires et « morales » (travailleur /fainéant, autonome /dépendant, sociable /associable, sympathique /antipathique, etc.)…
- Elles peuvent concerner un domaine (ses résultats en français, en mathématiques, en sport, etc.), ou bien porter sur des dispositions générales (être doué pour certaines choses, être plus (ou moins) intelligent que les autres, etc.)…
Dès les premières semaines de l’année scolaire, l’enseignant peut donc repérer des élèves… et se faire « une idée » de leurs aptitudes et de leurs résultats.
Par exemple, il peut juger que les comportements de certains élèves seront plus favorables à un bon apprentissage… ou inversement… (élèves autonomes et travailleurs par exemple, ou au contraire élèves inattentifs et paresseux…)
Il peut aussi juger de leurs dispositions à réussir (élèves prometteurs, doués, intelligents, etc.)…
Il peut encore estimer leurs performances futures (performances élevées, faibles, etc.)…
OK, on voit mieux à quoi ressemblent les attentes que l’enseignant se fait dès le début d’année…
Mais d’où viennent ces attentes ? Comment se forment-elle ?
C’est ce qu’on va voit maintenant :
Mais d’où proviennent les attentes de l’effet Pygmalion ?
Les attentes de l’enseignant se forment à partir de plusieurs indices. Certains de ces indices sont fiables… et d’autres le sont moins (voire pas du tout…)
Commençons par les indices fiables, ensuite je parlerai des indices moins fiables…
Les indices fiables, ce sont par exemple les performances passées de l’élève : ses résultats scolaires, ses notes, les commentaires sur son bulletin de notes trimestriel, etc. Si l’élève a eu de bonnes performances jusque là, on peut supposer, en toute logique, qu’il continuera à avoir de bonnes performances. Et inversement…
Les indices fiables, ce sont aussi les résultats à des tests ou les résultats aux premiers contrôles (« devoirs surveillés »,…)
En plus de ces résultats mesurables, il y a aussi le comportement et l’attitude de l’élève pendant les cours… Là aussi ce sont des indices plutôt fiables : attention et motivation en classe, autonomie, soins et efforts apportés au travail, capacité à travailler en groupe, etc.
Après les indices fiables, parlons des indices moins fiables :
L’enseignant peut se faire son avis à partir des résultats des frères et sœurs de l’élève, par exemple…
Mais il peut aussi se baser sur des stéréotypes.
Par exemple, l’attente de l’enseignant peut changer en fonction du sexe de l’enfant… Les enseignants auraient tendance en effet à percevoir les garçons comme étant plus « doués » dans certaines matières (maths, etc.)… En revanche, ils s’attendraient à voir les filles réussir globalement mieux à l’école…
L’origine ethnique pourrait aussi influencer l’attente de l’enseignant, elle aussi. D’après certaines études aux États-Unis, les enseignants auraient des attentes plus élevées pour les enfants « blancs » que pour les enfants « noirs » ou hispaniques… (influence assez limitée toutefois)
Parmi les indices non fiables, il y a aussi l’apparence et l’attractivité physique de l’élève (influence limitée elle aussi), et le statut socio-économique de celui-ci…
Nous savons maintenant comment les enseignants forment leurs attentes. Nous avons une idée des indices qu’il utilisent. Certains sont fiables, d’autres le sont (beaucoup) moins…
C’était la première étape de l’effet Pygmalion.
Il nous reste à comprendre comment, à partir de ces attentes, les enseignants changent leurs comportements vis à vis des élèves (2ème étape).
C’est ce que nous verrons dans le prochain article.
Et nous y verrons aussi comment les élèves perçoivent les différences de traitement…
Ces infos vous pouvez les trouver TOUT DE SUITE dans la fiche de synthèse que j’ai préparée sur l’effet Pygmalion.
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